C'était au temps où les clichés prenaient beaucoup de place... Il avait mis au point l'unique appareil gonflable... sorte de boîte géante qui lui permettait de stocker des milliards de prises de vue (et même celles qu'il n'avait pas vues)... 
Jusqu'au jour où, sentant que l'espace visuel deviendrait ingérable, il décida de prendre de la hauteur... pour se concentrer sur les mots qui fabriquent des images évanescentes.

Un livre qui n’est plus jamais ouvert n’est jamais qu’un faire-valoir intellectuel pour visiteurs curieux ou un objet décoratif, voire encombrant.

Cette masse de papier où l’on jeté l’encre que j’ai bue avec avidité, stockée dans mes cellules fort molles, éponges absorbantes et floues, je veux qu’elle s’ouvre à nouveau sur des yeux aimants, qu’elle voyage pour être parcourue dans tous les sens…

Je vends, je donne, je me sépare de tous les ouvrages que je ne relirai pas… pour ne garder que l’essentiel, le vibrant, le vital pour moi.  

Certains volumes se dissimulent, se font tout petits, tout plats, s’évadent de ma mémoire avec l’espoir de ne pas être retrouvés. Ils pensent que je leur fais la guerre…

Dans ma bibliothèque c’est la boucherie…

Je caresse les tranches de gens bons et je dégraisse.

Du langage commun, je l’avais cru ôté ce mot… cruauté…

mais il est là… bien dissimulé,

savamment maquillé par une pseudo-psylosophie,

protégé par une apathie coupable, une empathie de façade.

Le secret...
Ceci n'est pas un flou... mais une image trompeuse qui cache le flou...

Le flou est un personnage aux multiples couleurs (ici en jaune) qui cache son image derrière une image et s'abrite de tous les envahisseurs indélicats en s'isolant dans un antiparasite...

 
La présence d'un bruit blanc est-elle ici possible ?

 

Rares sont celles et ceux qui ont accès à cette maison close où naissent les idées ouvertes...

Mais ils auront certainement noté que WIL figurait incognito dans la marque du concepteur de cet abri antiparasite.