Synopsis court-métrage - Rampe
William Radet
Idée de court-métrage
Rampe
Les couloirs du métro sont quasiment déserts.
Une vieille dame d’allure très modeste, voire pauvre
lève un regard anxieux vers la volée d’escaliers qui conduit à la correspondance,
Sur son visage on peut lire que la montée sera un calvaire.
Les deux sacs qu’elle porte ne sont pas très lourds, mais elle semble faible et usée.
Elle les pose un instant à terre.
On peut lire “Boucherie Marcel“ en rouge sur les sacs.
Chacun contient de la viande... et un chou.
Elle reprend les sacs a et s’attaque à la première marche en longeant la rampe.
Elle souffle. Elle souffre.
Marche après marche. Pas une âme.
Elle a maintenant arrimé les deux sacs sur son bras gauche et sa main droite tire sur la rampe. Elle a déjà fait la moitié du calvaire.
Elle est pâle, toute moite.
L’ascension est de plus en plus pénible.
Elle entend soudain des pas résonner derrière elle.
Elle se retourne et voit un homme assez jeune. Costume gris, lunettes noires.
Il monte d’un pas ferme. Il lève la tête vers elle.
Il a l’air d’un bon jeune homme.
Il a tôt fait d’arriver à sa hauteur, de la soulager de ses sacs.
Elle sourit pour le remercier « Oh, Monsieur ! »
Il ne sourit pas.
Il monte d’un pas égal, un sac dans chaque main.
Elle le voit s’éloigner, incapable de suivre son rythme.
Il continue, rapide, mais sans courir.
Sur le visage de la vieille on lit qu’elle comprend qu’il part avec la viande pour les petits. Inexorable. A la dernière marche, il se retourne.
La vieille n’avance plus, ses yeux bleus implorent.
Sa bouche répète dans un souffle bas « Ma viande... ma viande...»
Elle voit le jeune homme en costume gris disparaître doucement, les jambes, le dos, la tête, absorbé par le couloir du haut.
FIN
Cette idée de court-métrage s’inspire de ma nouvelle « Dans le métro »
Dans le métro
Les couloirs sont quasiment déserts.
La vieille dame lève un regard anxieux vers la volée d’escaliers qui conduit à la correspondance, reprend les sacs qu’elle a un instant posés à terre et s’attaque à la première marche en longeant la rampe. Elle sait que ce sera un calvaire, encore. Les deux sacs ne sont pas très lourds, mais tout de même. “Boucherie Marcel“ en rouge. Chacun contient de la viande... et un chou d’Aligre. Les gamins vont venir dimanche. Elle est pauvre. La ville, c’est trop dur pour les vieux. Elle souffle un instant. Son cœur tape déjà. Elle leur fera un entremet rose ou vert. Ils adorent ça, avec des langues de chat. Elle pense aussi aux autres escaliers, ceux de l’immeuble. Un jour, elle ne pourra plus...
Marche après marche. Pas une âme. Elle a maintenant arrimé les deux sacs sur son bras gauche et sa main droite tire sur la rampe. Elle a déjà fait la moitié du calvaire. Elle est pâle, toute moite. On se demande parfois ce qu’on fiche sur la terre. Le vieux est mort. De toute façon, ça ne change rien, il ne faisait jamais les courses. Elle n’avait pas confiance.
L’ascension est de plus en plus pénible.
Elle entend soudain des pas résonner derrière elle. Elle se retourne et voit un homme assez jeune. Il monte d’un pas ferme. Il lève la tête vers elle. Il a l’air d’un bon jeune homme. Il a tôt fait d’arriver à sa hauteur, de la soulager de ses sacs. Elle sourit pour le remercier « Oh, monsieur ! »
Il ne sourit pas. Il monte d’un pas égal, un sac dans chaque main. Elle le voit s’éloigner, incapable de suivre son rythme. Il continue, rapide, mais sans courir.
Elle comprend qu’il part avec la viande pour les petits. Inexorable. A la dernière marche, il se retourne. La vieille n’avance plus, ses yeux bleus implorent, sa bouche répète dans un souffle bas « Ma viande... ma viande...»
Elle voit le jeune homme en costume gris disparaître doucement, les jambes, le dos, la tête, absorbé par le couloir du haut.