7. NOUVELLES... Chambre de - Le rat (2)
Chambre de bain
L’ombre verte disparut dans le descenseur et le ronronnement du descenseur lui rappela la voix du disparu...
NATH K. repoussa doucement la porte... doucement. Tout était plein de douceur chez elle... une certaine douceur qui ferait très peur à ceux qui oseraient en profiter.
Personne ne s’était beaucoup approché ce soir... sauf un petit bonhomme à lunettes qui s’était enroulé autour d’elle avec tant d’adresse qu’elle n’avait pas eu la volonté de s’en arracher. Il apportait de la chaleur en plus et sa voix monocorde la caressait encore un peu...
Fin de nuit. Le parfum de K. ROLL K. sa sœur, emplissait la chambre et ses voiles turquoises frémissaient encore au pied du lit... gracieusement. Elle avait les yeux grands, tout vert... NIKOLA sourit en caressant son nouveau souvenir.
NATH K. sourit en effaçant un ancien souvenir.
BRIKET BLACK s’étira félin et manqua de renverser LOLA LOUKOUM qui gisait délicatement sur lui... fondante... sucrée... sensuelle.
NATH K. ne voulait pas être sensuelle, pas ce soir...
La chambre de bain était le havre... l’espace... la crique... Ici, elle était sûre d’être seule... sûre... seule... baignée dans sa solitude émaillée... avec un oreiller pour écouter son silence.
NATH K. éteignit le soleil-plafond de la chambre de bain, fit glisser ses vêtements avec une infinie souplesse, avec un infini sourire indéfini, pensa à K. ROLL K. qui glissait vers une autre histoire d’O.
Elle s’était défaite de tout ce qui la rendait imperméable pour mieux sentir la douceur d’émail et d’eau, et tout son corps et tout son être frémirent ensemble d’un certain bonheur... incertain bonheur...
Le petit mec aux lunettes devait être un chasseur d’angoisse, ou quelque chose comme ça. Il lui avait coulé à l’oreille des choses insensées teintées d’un réalisme effrayant. Maintenant, tout paraissait simple...
NIKOLA souriait toujours à son futur souvenir... K. ROLL K. voyageait doucement dans son ventre chaud... BRIKET BLACK n’avait plus peur du noir... et LOLA LOUKOUM fondait...fondait...
Sous la pluie, le petit homme avait un peu froid.
La chaleur reviendrait quand il la reverrait...
Quand... pourquoi... pour rien... comme ça... parce qu’une fille douce qui dort dans une chambre de bain, c’est bien, c’est chaud, juste un peu nostalgique, mais bon...
Les jours suivants furent baignés de soleil,
même dans la chambre de bain sans fenêtre,
même dans les fenêtres bleues de la cervelle de NATH K. même qu’elle était heureuse...
Il reviendra... comme ça... pour rien... parce que !